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IN THE NURSERY
Interview 1990.
Prémonition zine n°6.

Logo d'IN THE NURSERY


IN THE NURSERY: Photo pour une interview

ll y a deux facettes à In The Nursery, le côté ville où le groupe apparaît comme chaleureux et timide à la fois, et le côté scène où Klive et Nigel Humberstone font preuve d'une vivacité et d'une présence surprenante et presque contradictoire avec le ton apaisé et éthéré du dernier lp. Le ton réfléchit et sérieux des membres d'In The Nursery n'est donc qu'une feinte, une sorte de pudeur qui a disparue dès que la lumière du New Morning
s'est éteinte.
Cette interview ne nous offrira donc qu'un aspect des deux jumeaux de Shefield, et si vous voulez vraiment les apprécier, un seul moyen: Allez vivre avec eux la violence ultra rythmée de leur show et vous saisirez leur véritable dimension.


Que pensez-vous de votre nouveau label?

Third Mind? Nous en sommes contents, c'est bien mieux qu'avant et nous gardons une totale liberté de création tout en gagnant de bien plus grandes possibilités de distribution.

Votre musique a évolué de l'industriel au symphonique, est-ce délibéré ou naturel?

Ce n'est pas un but recherché, cela correspond juste à ce que nous voulons faire maintenant, le plus naturellement du monde.

Quel attrait particulier avez-vous pour la musique classique?

(Silence réfléchit puis rire embarrassé) Nous l'apprécions beaucoup, mais nous savons y ajouter toutes sortes de rythmes, cymbales et caisses claires pour l'adapter à nos conceptions. Elle nous permet juste d'ajouter de nouvelles sensations à nos compositions.

Vos prochaines productions seront-elles dans la même lignée?

Oui, je pense, nous allons suivre ce style qui nous parait être le meilleur en ce moment, nous nous y plaisons.
 

                 


Dans quel contexte a été écrit "L'esprit"?

C'est une progression naturelle vers le calme et la sérénité qui se poursuit après "Koda" et "Stormhorse". Mais «L'esprit" est aussi une sorte d'aboutissement. Notre état d'esprit est le simple reflet des images et des choses qui m'ont influencé au moment d'écrire la musique.

Le chant a laissé une large place au parlé, pensez-vous que cela soit le meilleur moyen pour exprimer l'émotion?

Dolores : Cela dépend vraiment des différentes chansons. Le groupe a choisi d'utiliser la voix comme un instrument. Ainsi, sur plusieurs morceaux tels « The pearl » je ne chante que des sons. Sur d'autres, le groupe a jugé utile d'apporter quelque chose de plus au côté instrumental de l'album: Une psalmodie ou une complainte.
Les lyrics ont leur place pour contribuer à ce supplément, et, dans de nombreux cas, le Français est le meilleur langage pour réaliser cet apport car il est chargé d'une certaine expression émotionnelle. Seule la chanson "Faithfull" est en anglais car, si elle exprime aussi la passion, elle le fait dans un sens plus anglais et la voix masculine lui donne une dimension différente. Le fait de plus ou moins chanter sur les différents albums n'est donc pas délibéré, les lyrics venant se greffer après l'entrée en studio sur des morceaux déjà écrits.

La pochette de "L'esprit" me fait penser à une œuvre de V23, recherchez-vous une image 4AD?

Chris Barry a réalisé cette pochette comme toutes les autres, et il se trouve qu'il a travaillé chez 4AD. Ce n'est donc pas délibéré, nous ne copions personne, pas même 4AD.

Vous avez participé à la compilation "Unreleased III", en êtes-vous contents?

Nous avons rencontré Philippe (de Présage) à la fin d`un concert l'année dernière et il nous a proposé de travailler avec lui, en nous demandant un morceau calme et assez peu synthétique. Nous avons apprécié cette collaboration, bien que nous n'ayons pu écouter les autres morceaux qu'après parution du disque. C'est pour cela que nous participons de moins en moins à ces compilations, car on ne peut pas vraiment contrôler le produit, la chanson que l'on écrit pouvant se retrouver dans un contexte défavorable, ce qui est dommage.

La chanson "Elegy" correspond-elle à un engagement politique, cherchez-vous à donner autre chose qu'une simple émotion?

Nous n'aimons pas vraiment prendre des engagements politiques, notre musique étant surtout là pour inciter au rêve ou à l'émotion. Ceci dit, cette chanson, en représentant l'image concrète d'un film de guerre, peut être interprétée comme un manifeste contre la guerre d'Algérie et donc contre la guerre et la torture en général.
 


 

Quelles sont vos influences littéraires ?

Nous n'avons pas que des influences littéraires, beaucoup de choses rentrant en ligne de compte; ce que nous pouvons entendre ou voir par les médias, certaines autres formes d'art, et tous les événements que nous vivons quotidiennement, nos chansons étant la résultante de ce mélange.
Ceci dit il est vrai que Cocteau ou Genet ont pu nous influencer, mais cela ne représente qu'une petite part de nos nombreuses et diverses sources d'inspiration.

J'ai lu dans Télérama que l'on pouvait vous situer quelque part entre Ennio Morricone et Dead Can Dance. Qu'en pensez-vous?

C'est un peu vrai... (silence réfléchit) Mais nous n'aimons pas classifier la musique, même si c`est là le travail des journalistes qui doivent te faire connaître, car notre musique est trop personnelle pour être mise dans des cases; elle ne correspond qu'à ce que nous sommes, c'est tout.

Comment composez-vous vos morceaux?

Nigel et moi-même composons la base avec nos synthés et nos ordinateurs, puis le groupe s'occupe ensemble des arrangements, et, enfin, nous ajoutons éventuellement des lyrics composés pour la plupart par Dolores.

Ne craignez-vous pas que le côté symphonique des derniers lps ne se prête mal à la scène? Dans le même ordre d'idée, pourquoi ne jouez-vous plus de morceaux de "When cherished dreams came true"?

Il est vrai que certains nous trouvent distants sur scène, car ils pensent que, parce que nous ne sourions pas, nous ne sommes pas heureux. En fait, c'est juste une question de concentration indispensable à l'emploi de nos différentes percussions. Or cette concentration nuit peut-être un petit peu à notre jeu de scène. Ceci dit, il y a des concerts ou notre Jeu n’empêche pas une véritable osmose avec le public, ces moments là sont d’ailleurs formidables. Quant à "When cherished dreams came true"... (rire général), vous verrez ce soir...

Pourquoi cette dédicace "For tear, toíl and sweat" à la fin de l'album?

(Rires) C'est privé, c'est en rapport avec une certaine forme d'éducation de l'un de nos proches, mais chut, c'est un secret et ça le restera.