INDEX\
CHRONIQUES\
MUSIQUE\
INHALANT "Clinical".
Demo cassette. 2005. Autoproduction.
Auditeur en quête
de castration auditive, de son apparemment lisse qui se faufile
subtilement dans ton conduit auditif pour mieux exploser une fois
arrivé face aux tympans... Garde un œil sur cette chronique. INHALANT
joue du noise à tendance harsh, assez dément dans l'esprit, un peu
industriel sur les bords, et c'est pas dégueulasse.
Ce qui me plaît
assez sur la première face est qu'il y a un côté industriel proche
des origines. Sur le premier morceau, il y a un simili rythme
industriel, une sorte de boucle avec un son saturé qui donne un
côté agressif et répétitif, sur et sous lequel viennent se répandre
des impulsions chaotiques assez métalliques et remplies d'écho,
de folie et de démence. Ca fait vachement typé usine, pétage de
plomb dans les circuits électriques d'un vieux laboratoire des années
50, et j'accroche bien.
Le deuxième titre
est plus censé défier la résistance de ton esprit, sans qu'on arrive
vraiment dans l'absolu. Il y a un son assez aigu et répétitif donnant
une impression d’étirement sur la longueur, il semble vouloir vérifier
si la conscience de l'auditeur tiendra le choc. C'est un peu comme
le bruit blanc, mais moins répétitif et un peu plus varié dans l'approche,
puis ça donne une petite impression de décollage vers un truc plus
nuageux ou vers une sorte de paradis(?).
Troisième titre:
Je suis face à un bruit de machine passant en boucle sur lequel
sont posés des cris remplis d’écho, ça donne un peu une impression
de passage vers une autre dimension, un peu comme quand le cerveau
s'évade pour oublier les souffrances du corps... Je vais sortir
une interprétation personnelle: Je me vois dans une gigantesque
salle de serveurs informatique chinoise ou le matériel commence
à dater, des cuillères sont coincées dans les baies électriques
et ça grésille, ça saute très souvent mais sans disjoncter, l'ensemble
ne va pas tarder à partir en couille... Ca tombe bien, je suis bloqué
au milieu, il commence à faire très très chaud, mon cerveau ne tiendra
plus très longtemps... (D'ou les cris très lointains remplis d'écho
qui donnent un peu une impression de démence).
Passons à la
face B : Le premier titre est composé d'une sorte de son "oscillant"
et assez répétitif mais qui subit quelques variations de fréquences
pouvant donner une impression de soucoupe volante (Comme dans certains
vieux films). Il y a des cris et bruits sous-jacents remplis d'écho.
Ca ne me fait pas d'effet particulier.
Le deuxième et
dernier morceau est plus classiquement noise: Il n’y a pas de «
boucle » ou d'influence industrielle, mais les effets d’écho et
de saturation sur certains sons peuvent donner une impression de
puissance (Sans être brutal), et il y a une sorte d’accumulation
qui semble vouloir faire monter la tension. Hormis un certain côté
extrême et bruitiste, je n’ai pas d'impression particulière.
J'ai
donc réussi à inhaler de façon auditive le contenu de cette cassette
blanche (Qui revêt cette non-couleur à tous les niveaux: Boite,
jaquette, tape. Ca amplifie un peu le côté clinique…) et il y a
des morceaux pas mal. Ceux-ci ne vous mèneront peut-être pas à entrer
de force dans les pièces les plus stériles de la clinique locale,
afin de tenter de reproduire les mêmes sonorités, mais comme c'est
une sorte d'Ep limité à 100 exemplaires, je me dis qu'INHALANT a
peut-être fait plus trippant sur un album longue durée et mieux
distribué. Je croise les seringues.
Juin
2010
|