|
INDEX\
CHRONIQUES\
MUSIQUE\
BATTERY 9 "Protskrog"
CD. 1995. ONE F MUSIC.
L'industriel était définitivement
en vogue dans les années 90, son virus corrosif avait même atteint l’Afrique du
sud. Certaines carcasses de machines rouillées s'étaient retrouvées dans la
brousse et commençaient à répandre leurs effluves oxydées dans un milieu
naturel pas si inoffensif et innocent qu'on voudrait nous le faire croire. Un habitant des lieux
s'étant retrouvé infecté, il fut possédé par les grands esprits de la rouille
et de l'oxydation, il fut comme contraint de créer son propre projet musical et
de faire résonner les cages à miel locales. Il enregistra même un album
proposant ce qu'on pouvait attendre comme influences pour un projet metal
indus/ electro métal au milieu des années 90. Tantôt influencé par
les premiers MINISTRY (Période insertion des guitares) ou les débuts de
RAMMSTEIN dans les morceaux les plus "énervés", tantôt plus proche de
ce que pouvait faire FRONT LINE ASSEMBLY au début des années 90 (En moins
recherché bien sûr), le contenu de cet album était finalement assez varié: On trouvait aussi
quelques trucs plus groovys et proches du big beat des premiers CHEMICAL
BROTHERS, quelques influs hip hop industrialisantes, quelques moments plus trip
hop (Genre premiers MASSIVE ATTACK), quelques moments plus punk techno, et des
interludes plus ambiant-experimentales... Je dois dire que ma
première impression fut assez mitigée, je pensais être en présence d'un nanar
sans intérêt, d'un truc complètement fade (Même si un début d'ambiance me
soufflait que c'était pas totalement naze)... Probablement en partie à cause de
la production qui n'est pas puissante (Apparente autoproduction oblige, quoique
pour l'époque le rendu reste assez clair), mais peut-être aussi pour la
simplicité et le "classicisme" de la composition ou de la
construction: Ce n'est pas remplis de couches de samples et d'effets tordus
jusqu'au fond d'une gorge prête à gerber son industriel déglingué... Non à ces
niveaux c'est simple, normal, sans surprises. Mais en prenant le
temps d'écouter le disque un peu plus, j'ai perçu des ambiances et des
qualités, notamment au niveau de certaines parties électroniques mixées de
façon assez discrètes... Après il reste quand
même des problèmes assez importants pour mes petites oreilles: -Les beats sont trop
techno, trop répétitifs, alors que quelque chose de plus electro et recherché
aurait amplifié l’intérêt.
-L'utilisation des guitares samplées sur certains titres me saoule, ça fait
trop tracker 16 bits. -Certains samples
font aussi un peu trop techno (Du style je répète plusieurs fois le même son de
façon régulière). Donc il y avait par
moments des idées assez bonnes, mais qui n'ont pas forcément été développées
dans le meilleur sens, et qui se sont faites encastrer (Voir castrer) par des
tics musicaux d'époque. C'est au final un
disque tiède et moyen moins qui donne une impression globale d'une démo; Mais
même si une partie des pistes aurait pu être éjectée dans la brousse, une autre
reste assez cool et fait ressortir l'ambiance sombre de l'époque... On y trouve
donc une ambiance.
C’est un disque à réserver aux fans de métal indus/ electro old school qui
aiment chercher dans le passé et qui n'ont pas peur des enregistrements de
troisième zone.
Février
2013
|
|