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Mots clés:

 

Rock - Pop

 

ST JOHNNY
"Speed is dreaming" CD. 1994.
GEFFEN Records.

Adulé par les patrons de labels durant l'époque précédant la sortie de cet album, le géniteur de ST JOHNNY enregistra un disque alors annoncé comme une sorte de "Nouveau SONIC YOUTH!! A acheter les yeux fermés" qui a bien failli créer quelques déchirures de slips kangourous dans les bureaux hauts placés de labels se battant pour signer la nouvelle révélation! Une fois ces problèmes élastiques réglés, le disque pu sortir. L'époque fleurait bon le rock alternatif noisy, le grunge était en pleine montée descendante et certains magazines comme RAGE (Alors dans sa meilleure période) nous mettaient même du SONIC YOUTH en tête d'affiche littéraire... Donc s'approprier en quelques sortes le nom d'un groupe ayant fortement influencé une génération de rock sentait bon le pognon... Mais malheureusement, dieu dollar, tu n'as pas toujours raison et cet album, même s'il n'est pas dégueulasse, ne fut pas la révélation musicale espérée (Et donc logiquement (Pour une fois que la logique fonctionne de façon normale dans le milieu du business musical) pas un terrible succès commercial).

Mais alors, mais alors, y aurait-il eu fourberie dans les bureaux des commerciaux de GEFFEN? Oui et non, tout dépend de la façon dont on écoute le disque (Comprendre: En restant vigilant ou non durant "tout" le CD). La musique de ST JOHNNY est relativement proche d'une version soft et "Easy listening" de la fameuse jeunesse sonique, mais le bas s'éraille et les mailles éclatent (Comme bondées par des jambes alourdies par nos amies varices et protubérances graisseuses, résultants d'un manque de danse, conséquence lui-même d'un manque de bonne musique qui fait remuer le popotin) au niveau du talent de composition et de la prise de risque… Ok, notre ami Johnny sait écrire des petits morceaux bien roulés qui se tiennent, mais l'inspiration reste globalement en surface, (Cette bonne vieille approche de surface qui plaira tant aux adolescents en manque de sensations rock alternatives bien "Fun" qui n’effleurent pas trop le "sac à merde") et les structures des morceaux n'ont rien de particulier… Là ou SONIC YOUTH cherchaient plus loin, ne rentraient dans aucun cadre autre que ceux de l’expérimentation et de la recherche de nouveauté musicale (Si possible sonnant "défoncée").

Mais attention, le chroniqueur que vous lisez actuellement sait être gentil, docile, et faire correctement son travail de promotion, même plus de dix ans après la sortie du disque!! Donc nous voilà repartis dans le petit train magique nous emmenant reéxplorer les tunnels d’une montagne carton-pâte pas si effrayante....
A la première approche, la comparaison avec SONIC YOUTH est justifiée, le premier titre y ressemble beaucoup, avec ces petites notes relativement remplies de détresses et ce chant plutôt lascif, l'ensemble prenant un petit côté "noise" (L'auditeur est content, le CD s'annonce bien, en plus le mec sait plus ou moins chanter et nous fait des petits refrains à la NIRVANA/ MEAT PUPPETS...). Ensuite, le train n'a pas besoin de s’arrêter à la deuxième ville fantôme, ce morceau commence plutôt bien avec cette petit touche noise... Puis, le style change, le rêve de rapidité semble se calmer un peu, et la musique prend une tournure plus pop et fraîche, pas si éloignée des SMASHING PUMPKINS des derniers albums précédants le split... C'est correct, ça glisse comme un petit suisse en fin de repas, mais de meilleures choses ont été faites dans le style... Le train continue son trajet pour nous amener au 3ème morceau, qui lui reste calme et commun, sans touche "noise" (Aucun coup de Klaxon ne se fera entendre)... Nous arrivons au niveau de la prairie phosphorescente pour le 4ème morceau, qui lui aussi reste gentil et ne brille pas spécialement dans la semi-obscurité... Mais ou donc est passé le "noise"?
Je vous épargne la suite du trajet, celui-ci reste prenant des chemins habituels et pas spécialement marquants, même si quelques refrains ou idées se promenant sur le bord des voies ferrées (Tels des enfants paumés entre les vaches) améliorent le tout...

Conclusion? Ne croyez plus les apparentes passions des patrons de labels, ils écoutent rarement plus que les premiers morceaux d'albums, et donc leurs slogans promotionnels s'en trouvent rarement adéquats avec la réalité du fan de musique.
Même s'il n'est pas particulièrement mauvais, ST JOHNNY est plutôt à conseiller aux amateurs de pop/ rock gentille et caressant dans le sens du poil qu'aux fans de rock alternatif et relativement expérimental.

Aout 2007