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RUINS "Ruins
III" LP. 1998. TRANS Records.
RUINS devient
moins grind et évolue sur ce premier album en un mélange avec des
bulles, une sorte de jazzy progressif core délirant remué du bocal
qui n'oublie pas la transpiration et la convivialité du tranchant
de la lame le long de ta gorge. Alors qu'ils pourraient proposer
juste un enregistrement de musique technique, jouant sur les cassures
et le découpage assez millimétré, ils ne s'en contentent pas et
louent assez souvent les services d'un violon (Quelques titres en
foisonnent), bien intégré, qui ajoute au dépaysement déjà amorcé
par les téléportations dans des paysages d'inspiration Chine assez
antique. La musique à base de "rock technique", prenant
un côté "core" pour le son relativement agressif et certains
côtés un peu abrupts, pourrait faire penser à AREA en moins revendicatif
et plus délirant, à GONG en moins trempé dans l'espace temps féerique
de bande dessinée (Et avec une distorsion plus corrosive), alors
que le chant pourrait ressembler à un King Diamond de théâtre japonais
en version populaire ou ça n'hésite pas à s’enivrer en délirant
sur les fréquences de résonance graves et aiguës de l'absinthe...
Youpi! En fait tout n'est pas parfait dans le meilleur des disques,
infidèle lecteur; L'auditeur habitué aux choses assez fournies,
niveau coupage du beat une demi croche avant la fin du 7ème temps
et superposition assez jouissive de deux parties spatiotemporellement
incompatibles, sera peut-être moyennement intéressé par le côté
"technique" de ce disque (Qui a quand même 22 ans), quelques
passages sont peut être un peu répétitifs et mes morceaux préférés
sont ceux avec du violon (Les plus influencés "Chine mon amour"...
Donc les autres sonnent moins personnels), mais le feeling et le
délire sont eux toujours présents, cachés derrière ta porte et attendant
le moment ou tu mettras ce disque sur ton lecteur pour exploser
et t'embaumer la conscience dans des spirales de fleurs abstraites...
Des fleurs? Ce disque c'est un peu un délire hippie onirique, mais
en moins inoffensif car revu par les pécheurs japonais, sales et
puants, imbibés d'alcool, revenants de la pèche au thon et prêts
à pas mal de choses pas très religieuses pour assouvir leurs abstinences
hétéroclites.
Juillet
2010
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