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Recoil,
projet d'Alan Wilder, jouait plus que de l'eletro dark.
RECOIL "Bloodline"
CD. 1992. MUTE Records.
RECOIL c'est
le projet d'Alan Wilder, un musicien qui a fait partie de DEPECHE
MODE de 1982 à 1995, puis les a quittés pour divergences musicales.
Cet album a été enregistré à une époque ou il faisait encore partie
du groupe, mais est-ce le même style se demande le lecteur qui ne
connaît pas? Impossible de répondre clairement, Depeche Mode
n'étaient jamais restés figés dans le temps, mais on peut affirmer
sans trop de problème que si le style de RECOIL est assez différent
et plus varié au niveau des influences, on retrouve néanmoins des
similarités assez notables. La base musicale est clairement située
dans l'électro, puis de nombreuses influences viennent s'y greffer
d'une façon qu'on pourrait qualifier d'abondante, mais pas hasardeuse
(Tout est bien intégré). Je pourrais m'amuser à référencer l'ensemble,
mais pour proposer une vision assez synthétique disons qu'on trouve
de l'éléctro sous de nombreuses formes plus ou moins sombres, du
proto trip hop des débuts (Quand le style était moins formaté "beat",
plus centré sur l'ambiance et l'expérimentation), de la techno dans
ses variantes assez fines, du rock samplé, des influences ambiantes,
de la pop électronique et d'assez nombreuses autres... L'état d'esprit
est souvent entre le frais, le sérieux ou l'assez "pessimiste",
même si quelques morceaux sont plus éclairés. Comme Alan Wilder
contribuait à la musique de DM, on sent forcément des similarités,
mais elles se situent plus au niveau de la façon de faire et de
l'approche synthétique à base de claviers rythmiques que du style
a proprement parler: C'est moins pop, moins formaté mélodie accrocheuse,
et aussi plus large au niveau des styles mélangés (Par exemple le
titre "Electro blues for bukka white" évolue dans une
électro assez minimaliste, quelque part entre KRAFTWERK et "Violator"
de DM, avec des montées de synthétiseurs, et les vocaux d'un blackman
qui contrastent assez agréablement. Ce titre finit par prendre une
tournure électro world (Mais pas cucul commercial)). Il y a aussi
des choses assez sombres, par moments on est presque dans le dark
électro (Par exemple le titre "The defector" avec ses
beats synthétiques assez complexes, pas mal de samples assez froids
et des vocaux passés au vocodeur... On pourrait se croire dans un
projet parallèle de FRONT LINE ASSEMBLY) Sinon le morceau "Faith
healer" évolue dans un électro tantôt grandiloquent tantôt
plus proche du rock samplé. C'est peut être celui donnant l'impression
la plus classique sur ce disque, peut être à cause du chant rock
qui apparaît sur toute la longueur, ou de l'utilisation de guitares
samplées qui ne sonnent plus vraiment comme innovantes en 2011.
Il reste néanmoins correct et écoutable sans soucis. Ensuite
"Edge to life" est un titre d'électro plus soft, avec
des vocaux féminins et des touches de rock samplé. Je n'accroche
pas trop, c'est peut-être trop calme, trop posé, mais je ne sens
rien de bien spécial. Après, "Curse" propose de l'électro
synthétique groovy avec vocaux hip hop, il prendrait presque des
tournures des FUN-DA-MENTAL par moments (Si ça touchait plus à l'oriental),
mais le chant donne globalement une tonalité plus urbaine. Je trouve
que l'intensité pourrait monter plus haut, et je ne suis pas trop
hip hop. Après vient le morceau titre, qui cette fois ne l'est
pas sans raison: "Bloodline" propose une électro synthétique
groovy dont l'intensité monte de façon intéressante avec l'accumulation
de samples, de nappes de claviers et de vocaux féminins (Qui cette
fois sont bien plus efficaces car moins doux, un peu plus tourmentés
et avec plus de caractère). C'est vraiment un titre pas mal, évoluant
entre le soft et le plus intense, un des meilleurs du disque. Enfin,
"Freeze" qui clôt cet album nous emporte dans un monde
zen ou le piano mêlé à des samples nuageux (Presques comme du duvet)
veulent nous faire oublier tous nos soucis (Un peu comme le plus
relaxant de BJORK sur "Homogenic"), pour ensuite évoluer
vers un thème plus proche de la musique de film qui dépeint un monde
merveilleux et enneigé ou se mêleraient la fascination d'ALAN PARSON'S
PROJECT et un certain mystère me rappelant le film "Edward
aux mains d'argent". Bonne conclusion pour un disque. Cet
album propose donc une musique électronique de bonne facture, avec
des bonnes ambiances et de bonnes idées; Globalement c'est moins
émotionnel que Depeche Mode, même si quelques titres sont du même
niveau d'intensité émotionnelle. Pas essentiel, mais vraiment pas
mal.
Janvier 2011
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