|
INDEX\
CHRONIQUES\
MUSIQUE\
MASKINFETT
"Stinkhole universe" CDr. 2005. OMINOUS Records
Même si le début
pourrait laisser penser que la suite partirait en harsh noise complètement
free et aléatoire, ce n'est pas vraiment le cas. Même si l'ensemble
sonne quand même noise et assez expérimental, il y a souvent un
battement ou un semblant de batterie qui à l'aide de quelques sons
complètements écrasés, simples et répétitifs, forme une sorte de
rythmique binaire, ce qui du coup donne parfois l'impression d'écouter
un vieil enregistrement de musique industrielle des débuts (Alors
que le style était minimaliste), avec néanmoins pas mal de sons
faisant partie d'un spectre noisifiant plus moderne (Car faits sur
ordinateur). Niveau ambiances (Ou aussi impressions que ça donne
à l'auditeur), on peut passer dans des choses plus ou moins intérieures
ou introspectives; Petit moment de mélancolie de la troisième sous-couche
de pavés qui en a marre de se taper le poids des passants et du
tramway, voyage sous pression dans les tuyaux d'évacuation en liquides
corrompus d'une usine de fabrication de grilles pains, partie de
jambes en l'air pas totalement consentie dans les toilettes bruyantes
d'un aéroport, puis passage des outils de nettoyage qui font un
petit ravage au niveau faune microscopique, réveil de l'entité liquide
négative qui répand ses acides pour saturer ta conscience superficielle,
réveil de la locomotive intérieure virtuelle qui pour le coup se
veut assez menaçante... Etc. A noter que sur plusieurs titres
dans la dernière partie, il n'y a plus de "rythme" et
ça donne donc plus une impression de liberté et de partir dans des
sens plus imaginaires. Certains passages et sons me semblent
pas dégueux dans le style, par contre d'autres font assez bof (Synthé
un peu trop bontempi, voix remplie d'écho qui ne rend pas super...).
Certaines plages sont plutôt sympas, il y a une ambiance pas dégueux,
par contres d'autres rentrent par une oreille pour ressortir par
l'autre. Le tout sonne relativement austère, de par les sons
et le style un peu "lo-fi" qui n'est pas easy listening
(Normal pour du noise), mais ça ne tombe jamais dans l'ultraviolence
ou le bruit qui gueule. Cette démo est remplie de 16 morceaux
assez courts, dommage que l'ensemble ne soit pas un peu plus construit,
car j'ai un peu l'impression d'une compilation du meilleur de nombreuses
sessions d’expérimentation, alors que le rendu aurait pu être plus
intéressant en bâtissant une sorte d'histoire avec plus de sens,
avec des reprises, des "couplets" et des feintes... (Mais
dans ce cas, on ne serait peut être plus dans l'expression pure,
mais dans un projet défini avec ses lignes directrices et ses contraintes
assez chargées... Par sur que ça fasse partie des envies ou ambitions
de MASKINFETT ou de pas mal d'autres projets noise qui visent l'expression
sans trop de prise de tête, la liberté du moment). C'est donc
une démo moyenne mais assez correcte dans le style... Pas mal d’améliorations
sont possibles, reste à voir si MASKINFETT était juste le projet
d'un temps...
Avril
2010
|
|