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LAIBACH "Jesus
christ superstars" CD. 1996. MUTE Records.
Et bien, qu'est-ce
qu'il leur a pris aux slovènes de LAIBACH de partir dans ce revirement
métal indus? Ils ont habitué les auditeurs à de fréquents changements
de styles, et je ne les attendais pas dans ces territoires… (Ce
fut quand même une surprise à l'époque de les redécouvrir sur une
compilation avec un morceau très métallique à base de guitare). Mais
ne vous inquiétez pas amateurs de l'industriel et du sombre, si
vous ne connaissez pas cet album le groupe n'a alors pas perdu son
approche classique (Dans un sens musical et religieux) et un certain
sens du décalage (Voir de l'humour noir) qu'ils mélangent avec du
métal indus et des parties plus proches de l'électro, de la techno
ou de la drum'n bass... Ce qui donne des résultats assez particuliers
ou personnels. LAIBACH jouent donc ici au gros mélangeur d'influences,
n'hésitant pas à passer d'une partie métal burnée, à un éléctro
plus dansant avec consonance populaire, pour déboucher sur des chœurs
d'église... Presque toujours avec ces vocaux rauques de prophète,
ou de compteur de la fin du monde. Quand ils font chanter "Jesus
christ superstar" à une chorale d'église sur fond de rythme
assez groovy, on se dit qu'ils n'en ont pas terminé avec l'idée
d'utiliser la musique populaire pour toucher un plus large public
et mieux faire circuler leur message... En tous cas c'est bien fait
et le résultat est assez délirant. Je me demande si le fait d’avoir
écouté quelques titres de MORBID ANGEL en boucle pour les remixer
n'a pas éveillé en eux des pulsion métalliques: Le côté lourd et
puissant, presque dominateur, du riff de "Kindgom of god"
me rappelle l'état d'esprit des albums "Covenant" ou "Domination"
(Notez qu’une bonne partie du même morceau évolue dans une sorte
d'éléctro assez "dansante" qui à chaque fois me téléporte
en Inde ou un pays du Maghreb assez pauvre: Impression un peu étrange
de décalage, je suis dans un pousse pousse et on se promène dans
les bidon-villes), et le titre "Abuse and confession"
comporte des passages lourds, noirs et sulfureux, ainsi qu'une nappe
de synthétiseur inquiétante qui auraient pu être crucifiés par MORBID
ANGEL il y a des années (Enfin, notez que ce morceau part dans les
chœurs et que les moments moins chargés mettent en lumière un beat
et quelques samples qui pourraient (Une fois mêlés au chant rauque)
donner une impression de hip hop anticlérical composé par des intégristes
obèses et vindicatifs s'y connaissant en musique classique symphonique...
Quel mélange Ah Ah) Sinon l'ensemble de l'album est plutôt de
bonne qualité, parfois il faut suivre ce qui se passe pour bien
comprendre le "délire", quelques titres sont un peu moins
cools à mon goût et j'aurais aimé que certains beats ou parties
éléctro soient un peu plus travaillés... Mais dans l’ensemble, disons
que c'est un enregistrement assez dépaysant qui pourrait bien plaire
à condition de pas être allergique au métal indus ou aux chœurs...
Donc à tester avant acquisition pour être sur de la bonne qualité
de l'adhérence. LAIBACH a réussi à sortir ici un disque singulier,
assez décalé et de plutôt bonne qualité... Ca fait déjà pas mal...
Mars 2010
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