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JOSEPH ANDREOLI/
THE TWO-YEAR CURSE "Sans titre" CDr. 2007. BLASTBEAT
FOR FREEDOM Records.
Cet enregistrement
a la présentation très sobre, style disque de musique classique
sorti dans les années 60, est un pur produit fait maison, indépendant
de l'indépendance elle-même, limité à 70 exemplaires et qui plaira
à seulement quelques heureux élus isolés… Isolés de l’isolation
elle-même? Nous avons dans le haut-parleur droit monsieur Federico
Avila se chargeant des effets, Alesis HR16, guitare et microphone,
alors que monsieur Joseph Andreoli situé dans le haut-parleur gauche
s'occupe de la guitare et de l’électronique. La démarche du duo
est peut-être suicidaire, car la première piste du Cd (Qui en contient
deux) est assez pénible : Elle contient une sorte de longue plage
remplie de sons et noises (Bruits de types graves et vibrants qui
ne vombrissent pas particulièrement) sur laquelle sont collés des
"sons de guitare", c'est dépouillé et ça met franchement
un temps certain pour démarrer! Le tout ne décolle pas avant une
bonne dizaine de minutes ou ça se remplit enfin... On dirait qu'ils
hésitent et cherchent par quelle voie commencer, qu'ils testent
quelques idées sympas (Le truc assez liquide au début, voir quelques
ambiances un peu « aérées » (En tirant sur les branches)) pour les
ignorer et revenir souvent vers des choses chiantes ou vides, qu'ils
improvisent avec des fonds de casseroles complètement secs alors
qu'une boucle noise tourne en fond, que les "tics tics"
de guitare insignifiants sont là pour agacer l'auditeur tellement
ça sonne nul... Et il est indiqué presque fièrement dans les notes
"Enregistré en direct live, premières prises, pas de modifications
ou de doublages..."! Il n'en aurait pas fallu plus pour que
ce CDr se retrouve caché sous le lit, bien loin, profondément sous
la poussière, avec les autres enregistrements indésirables et profondément
emmerdants... Mais par effort de curiosité, j'ai essayé malgré tout
de jeter une oreille sur la deuxième piste... Un, deux, c’est parti…
Elle se révèle être moins chiante et largement plus écoutable...
Elle est située quelque part entre noise et dark ambiant droné.
Se développe une ambiance assez déconnectée du réel sur toute sa
longueur; C’est étiré, long sans être particulièrement ennuyeux
grâce à des effets d'échos qui donnent un côté plus profond, grâce
à des sons qui émergent souvent de la nappe de bruit pour replonger...
On se croirait un peu sous terre, sous les immeubles, comme dans
certains enregistrements de MOURMANSK... On se croirait un peu dans
une usine, à cause de certains échos assez amplifiés, mais ça reste
assez relaxé... Ce deuxième titre n'est pas particulièrement retournant
ou stimulant, mais il est assez agréable à écouter. Que penser
de ce CDr et que conclure? Bonne question (lol). Alors que la première
piste fait trop expérimental bidon pour plaire à moins de s’être
enfilé 1 kilo de haschisch, la deuxième est plutôt sympa... Ce duo
a peut-être un petit potentiel, ou du moins des idées cools, mais
les enregistrements en une prise ne sont peut-être pas leur côté
fort ou ils auront peut-être besoin de sérieusement bosser et développer
leur histoire… Ils devraient peut-être penser à faire des modifications
et rajouts par la suite, quitte à perdre la spontanéité de la première
prise... Ou alors nous sommes face à un problème d’impatience; Tout
enregistrement, aussi expérimental soit-il, ne mérite pas d’être
sorti et le duo aurait peut-être du attendre afin d’avoir autre
chose du niveau de la seconde piste… Enfin comme le disque est limité
à 70 exemplaires et qu’il sonne garage, je suppose qu’il ne faut
pas y porter trop d’importance… Il y a quelques années on aurait
peut-être appelé ça une rehearsal, ou enregistrement de répétition...
Mars 2008

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