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ATROCITY "Blut"
CD. 1994. MASSACRE Records.
"Après deux
albums de death metal, Atrocity se sont mis à faire des trucs bizarres,
expérimentaux, comme souvent avec les groupes de death quoi..."
se disent certains avec un recul par procuration (Comprendre sans
avoir forcément écouté toute la discographie ou pas connu le contexte
de l'époque)... Mais ATROCITY ça a toujours été bizarre, même sur
les deux premiers albums qui contenaient une sorte de techno death
assez tordu, et qui donnaient une impression étrange à l’époque…
Je suis d'accord pour dire que leur côté "avant-gardiste"
a été avalé, digéré par l'évolution et la masse de disques sortis
depuis, mais on peut reconnaître qu'à une époque ce groupe ne faisant
pas dans la musique facilement abordable et ne cherchait pas forcément
le succès... Deux albums de musique assez extrême, chargée
en idées, puis était venu le temps du changement… Car c'est
bien de fendre des bûches avec sa hache, mais ces allemands ont
du se dire qu'ils auraient pu débiter plus de troncs en jouant moins
rapidement comme des malades, et en ajoutant du "power"
(Terme qui désigne plusieurs styles) dans leur death metal... Et
l'air de rien, ça fait des différences pour l'auditeur... On
évoluait alors dans une sorte de thrash death pas des plus rapides,
avec une touche assez épaisse de plomb «power metal» à la ACCUSER,
avec un côté techno death tordu toujours présent mais moins dominant
(Plus dans la façon de penser ou de placer les plans que dans la
technique), on était parfois assez proche de GOREFEST sur "Erase"
dans l’esprit (Pour le côté un peu cassé au niveau de la mâchoire),
et on pourrait y voir le PANTERA de "Far beyond driven"
ou éventuellement "Vulgar display of power" qui se retrouverait
vidé de tout fun ou côté rock'n roll "chaud" pour être
remplacé par un truc plus rauque et moins délicat que je qualifierais
de moyenâgeux (Dans le sens du "vulgaire", ou plutôt du
"primaire")... Pour ce côté moyenâgeux, je suis peut-être
influencé par le visuel du livret (Dessins style Moyen-âge et lettres
gothiques) ou l'apparent concept sur Vlad Dracul, car à part quelques
titres comme l'acoustique "Calling the rain", le dernier
morceau (Qui a des penchants assez tristes ou des galops à la PARADISE
LOST (Période "Icon" et juste avant)) et quelques mélodies
dispersées ici et là, rien ne peut concrètement évoquer le Moyen-âge
(Il y a juste une petite ambiance, un truc assez austère... Merde,
quelque part je me dis que cet album aurait put être enregistré
par des russes!) Dans la plupart des morceaux il y a des bonnes
idées, des plans qui le font aussi bien pour l'auditeur que le musicien,
mais également un quelque chose d'ennuyeux qui rendrait l’écoute
entière de l'album assez rébarbative... Du coup je me demande de
quelle façon j'aurais vu ce disque si je ne l'avais pas découvert
à sa sortie, dans ma 14ème ou 15ème année, et que je n'avais pas
voulu l'aimer... Pour conclure c'est un album que je qualifierais
de moyen, avec des bonnes idées, mais aussi des longueurs... S'il
avait contenu plus de passages rapides pour se revigorer, il aurait
été tellement plus cool à écouter... Ce fut un des derniers disques
d'Atrocity me plaisant assez, quelques sorties plus tard le groupe
s'est lancé dans des choses carrément commerciales (Pour le style,
pour le contexte, mais pas forcément les royalties...) entre le
métal gothique plastifié, le symphonique, la "super production"
et d'autres choses qui m'ont fait complètement les lâcher...
Mai
2011
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