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11/10/2006

DUB WAR - Sound clash E.P. MCD. 1996.


Avril 1996. Tout va mal chez EARACHE Records. Les ventes plongent trop dans le négatif, et le nouveau stagiaire a encore fait une bourde plus grosse que ses 130 kilos: A la place d'enveloppes molletonnées prêtes à poster, celui-ci a réussi à commander 2000 enveloppes cartonnées ultra fines, trop fines pour expédier quoique ce soit... Cet empafé est si sérieux qu'il a même réussi à perdre toute trace de la transaction, le bon de commande inclus... Toute reprise est donc inimaginable.
Mais que faire de ce stock inutile et encombrant d'enveloppes cartonnées? Le staff est un peu dans le désarrois, surtout que tout ne va pas pour le mieux dans les locaux du label, certaines tensions sont très palpables, et des bruits de licenciements courent dans l'air...

Heureusement, Digby, le boss, la tête pensante du label, devenu un réel commercial et efficace gestionnaire à force de poignet, a une superbe idée: Il appelle dans l'urgence 3 DJs aux doux noms de DJ Rap, Aphrodite et Rootman. Il lui faut au plus vite des remixs électroniques de DUB WAR!! Que ça saute!!
Il se dit que ça lui permettra d'évacuer le stock inutile d'enveloppes, et permettrait relancer les ventes d'album de DxWx qui ne sont pas au beau fixe, le groupe étant trop en marge des attentes du public...
Heureusement, tout va très vite, d'une façon rapide et efficace, (Comme Digby l'aime): Quelques heures plus tard les remixs arrivent.
La tension se relâche soudainement un peu dans les locaux, le boss est un peu moins rouge, le stagiaire peut à nouveau s'assoupir. Tout est quasiment prêt: Les CDs partiront à la presseuse de secours en fin de soirée... Pour les pochettes: Un coup de tampon, un sticker sur les enveloppes cartonnées, et nous voilà avec un objet culte limité à 2000 exemplaires!  Merci qui? MERCI DIGBY!!

En théorie, ce recyclage aurait pu fonctionner. Le train était revenu sur ses rails et le chef avait repris le contrôle de ses troupes... Mais malheureusement on se retrouve, nous les heureux possesseurs de l'objet culte et ultra limité, avec 4 remixs évoluants entre drum'n bass et trip hop (A la Massive attack) saupoudrés d'un zeste de reggae, qui ne retournent pas des stagiaires empafés... Au mieux, c'est sympa, tranquille, au pire on s’ennuie...
Mais bon, on ne leur en veut pas, car on est des fans, des vrais, qui avalent tout ce qu'un groupe ou un label peut recracher, sans broncher ou esquisser un début de grimace! Car c'est ça soutenir l'underground! La positive attitude, la négation de tout esprit critique, au profit des businessmen et "créateurs" compulsifs qui composent de la musique comme je coule un bronze chaque matin...

Ps: Je précise que cette chronique est une fiction relatant des faits fictifs et donnant des indications imaginaires de chiffres et de dates.